Vêtements éthiques, mode responsable

Le secteur de la mode évolue en permanence. Les problématiques environnementales et éthiques encore plus.

Entre le greenwashing (est un procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation dans le but de se donner une image de responsabilité écologique trompeuse.), actions éthiques galvaudées et réels engagements, il n’est pas évident de s’y retrouver.

Plusieurs associations comme la Fashion Revolution, Clean Clothes ou même GreenPeace engagent de nombreuses actions pas seulement pour dénoncer, mais aussi pour expliquer, guider et faciliter le passage à l’action.

Quelques mots sur les labels de vêtements responsables : C’est tout simplement le moyen le plus fiable de savoir ce que vous achetez. Ils assurent que le produit respecte un cahier des charges bien précis auquel vous avez accès, évitant le piège des faux labels créés et “auto attribués” par des marques sans aucune valeur.

Le leader est le GOTS (Global Organic Textile Standard). Il garantit une fabrication selon des standards environnementaux et sociaux exigeants. On a aussi le label OEKO-TEX, qui exclut de nombreuses substances nocives de toute la chaîne de production.

Les différentes matières :

Les matières synthétiques sont les plus impactantes en termes de consommation d’énergie et de pollution. D’où l’intérêt de les utiliser “intelligemment” : un pull avec une quantité importante de polyester n’a aucun intérêt, à part celui de réduire les coûts pour le fabricant.

Elles sont intéressantes lorsqu’elles sont exploitées pour leur technicité (thermorégulation, évacuation de l’humidité, etc.). D’autant que dans ce cas elles sont particulièrement résistantes, un peu plus vers la durabilité.

Et si on récoltait le plastique souillant les océans pour le recycler et en faire une fibre mixte bien robuste ? Voilà comment Bionic Yarn innove intelligemment.

Le coton : est la matière première phare de notre prêt-à-porter, bien qu’il soit gourmand en ressources. Il faut environ 10.000 litres d’eau pour produire un jean (de la culture de la fibre à l’assemblage), et 2.500 pour un tee-shirt de 250 grammes selon waterfootprint.org. Ce site calcule la consommation en eau de nombreux produits, faisant la différence entre l’eau provenant de la pluie (donc tout à fait naturelle) et celle qui a été pompée, traitée…

Niveau pollution, le coton est souvent cultivé dans des pays où les normes environnementales sont inexistantes : il est gavé de pesticides nuisibles pour les sols. Il est encore largement dominant dans l’offre textile et, bien évidemment, il ne s’agit pas de le bannir. Tout est question de bon sens : l’épais jean Levis porté plusieurs années se révèle beaucoup moins polluant qu’un jean délavé bas de gamme bon à changer tous les trois mois.

Le coton biologique : gourmand en eau mais beaucoup moins traité, tend à se généraliser et à devenir beaucoup plus abordable… Jusqu’à ce que l’on sache mieux recycler cette matière !

Les lainages : sont intéressants pour leur durabilité et leurs propriétés thermiques : c’est un peu du tout bénef. Ils sont recommandés à l’état vierge car ils n’ont alors subi aucun traitement chimique.

Le cachemire : se démocratise peu à peu, ce qui n’est pas sans conséquences pour l’environnement. En effet, les chèvres produisant du cachemire sont généralement élevées sur les haut-plateaux himalayens. Plus haute est l’altitude, plus les chèvres ont froid : le poil ainsi fourni n’en est que meilleur.

Malheureusement, la demande en cachemire à prix abordable a fait descendre les élevages de chèvre des haut-plateaux vers les plaines. Or, ces braves mammifères mangent tout sur leur passage, notamment les racines, ce qui entraîne une désertification des sols. On a donc un cachemire bas de gamme, moins durable et dont l’empreinte écologique est plus lourde. Les vêtements en cachemire sont, et doivent rester, des objets durables et précieux, que l’on garde longtemps. Faites donc bien attention à la provenance des matières et méfiez-vous des grandes enseignes qui ne donneraient pas d’indication sur leur cachemire bon marché.

Le lin : est une matière très intéressante à tous points de vue : c’est une fibre particulièrement résistante, mais également thermorégulante.

Le chanvre : très connoté hippie en poncho vivant dans le Larzac. Son aspect le rapproche du lin et n’en fait pas une matière très séduisante, alors qu’il est doux et confortable. Cela étant, on commence à trouver des mélanges pertinents permettant de profiter des propriétés du chanvre.

Le cuir : Qu’il s’agisse de veau ou d’agneau, l’exploitation de ces petites bêtes est très polluante (1 kg de viande de veau produite en France = 22 kg de CO2).

Heureusement, une belle peau peut se garder longtemps, d’où l’intérêt de s’acheter une ou deux pièces, avec une jolie confection qui durera plusieurs années. La patine n’en sera que plus belle et, surtout, l’impact environnemental de votre cuir sera réduit. Il est préférable de se tourner vers un tannage végétal, qui vieillit mieux.

Cela dit, gardons en tête qu’acheter des vêtements en cuir ne fait pas forcément abattre plus d’animaux, car c’est l’industrie agro-alimentaire qui conditionne le nombre de bêtes qu’on élève. Le vrai problème avec le cuir, c’est la question des teintures et des traitements. Les procédés de teinture ou de tannage sont majoritairement réalisés dans des pays autorisants l’utilisation d’un arsenal chimique extrêmement nocif pour ceux qui les fabriquent et pour l’environnement.

L’Europe, avec notamment la France et l’Italie, a des normes contraignantes en ce qui concerne la teinture : ces 2 pays sont les références absolues du tannage végétal, méthode beaucoup plus douce offrant des résultats beaucoup plus qualitatifs. En revanche, le procédé est plus long et plus coûteux.

La qualité du montage est au moins aussi importante que celle des matières utilisées, car qualité = durabilité.

Qualité de travail :

La plupart des vêtements que nous achetons en France sont fabriqués à l’autre bout du monde via des filières de production complexes. Un jean par exemple, entre la culture du coton et la mise en vente dans nos magasins, peut parcourir 65000km.

Les associations et organismes de surveillance de terrain sont clairs : certaines pratiques (travail des enfants, conditions de travail dangereuses et abusives) existent encore et sont loin d’être anecdotiques. Cela commence à changer positivement (notamment en Chine), même si on est presque “habitués” à ces images terribles pourtant bien réelles.

H&M, parmi d’autres, est pointé du doigt pour ses engagements non tenus : Le 24 avril 2013 à Dhaka, la capitale du Bangladesh, l’immeuble du Rana Plaza s’effondrait. La chute de ce bâtiment de 8 étages qui abritait 6 usines textiles, a tué 1 138 personnes et en a blessé plus de 2 000. C’est à ce jour l’accident industriel le plus meurtrier au monde depuis la fuite de gaz de Bhopal en Inde en 1984.

Dans une logique de profit à court terme, les multinationales ont délocalisé leur production vers des pays où le coût de la main d’œuvre est faible et les droits sociaux quasi inexistants. Dans ces pays, les États ouvrent leurs frontières sans demander de contrepartie. Cette mondialisation non-régulée a permis aux multinationales de multiplier leurs filiales et sous-traitants, et de s’enrichir au détriment d’une main d’œuvre bon marché et vulnérable.

Seconde main :

Vous pouvez aussi acheter des vêtements de seconde main dans une ressourcerie par exemple. C’est un lieu où sont collectés tous les objets et matériaux dont leurs propriétaires n’ont plus besoin. Elle gère, sur un territoire donné, un centre de récupération, de valorisation, de revente et d’éducation à l’environnement. Son activité est inscrite dans le schéma de gestion des déchets du territoire.

Je vous propose de découvrir la méthode BISOU pour éviter les achats compulsifs en se posant 5 questions :

1- À quel besoin réel cet achat répond-il ?

2- En ai-je immédiatement besoin ?

3- Ai-je déjà un article similaire ?

4- Quelle est l’origine du produit ?

5- Combien de fois le produit va-t-il être utile ?

Pour en savoir plus sur cette méthode je vous redirige sur ce lien.

Sources : https://www.bonnegueule.fr/dossier-mode-vetement-responsable-environnement-ecolo/

https://www.actionaid.fr/nos-actions/responsabilite-sociale-des-entreprises/7-ans-apres-tirons-toutes-les-lecons-du-drame

https://ethique-sur-etiquette.org/Quel-est-le-probleme

http://www.lapetiterockette.org/ressourcerie